La chaîne graphique |
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Définitions
Par "chaîne graphique", on entend la succession d'opérations qui vont de la production de la matière graphique brute jusqu'à la présentation d'un produit fini à un lecteur, dans un contexte graphique/image par opposition à un contexte purement textuel ("full text").
La production de la majorité des sites actuels, qu'ils soient professionnels, associatifs ou particuliers, fait largement appel à la sémantique graphique pour signaliser, illustrer, classifier, symboliser, contracter le sens des informations présentées, quant celle-ci n'est pas utilisée à simple but esthétique. Il n'est pas question de diffuser une information composite de ce type sous sa seule forme image, car cette forme représente le plus mauvais rapport poids/quantité d'information. On cherchera donc à encoder ce visuel d'une forme qui optimise le temps de transfert en ligne, accélère le travail de rendu du côté de son utilisateur, et de ce fait, apporte à l'information une fluidité maximale.
Globalement, les paramètres fonctionnels d'une chaîne graphique sont :
- La définition : C'est la capacité de la chaîne à traiter des contenus dont le rendu s'approche le plus de l'impression visuelle optique, qui, du point de vue humain, n'est pas infinie, mais cependant suffisament fine pour nous donner une impression "analogique".
- La linéarité : C'est la capacité de la chaîne à respecter les rapports visuels entre la génération première du matériau graphique et sa présentation à l'utilisateur, sans altérations autres que celles voulues par un acteur de la chaîne. Sans acteur intermédiaire, les couleurs, formes, définition doivent demeurer au cours des différentes opérations.
- La réactivité : C'est la capacité de la chaîne à rapidement conduire des éléments bruts à la présentation. Plus il y a d'étapes dans la chaîne, et plus les traitements intermédiaires sont longs, moins la chaîne est réactive.
- La réversibilité : C'est la capacité de la chaîne à pouvoir inverser le sens des opérations pour remonter aux données initiales. Cette caractéristique est purement "théorique" et n'est jamais réalisée dans les chaînes graphiques réelles, mais certains segments d'une chaîne graphique peuvent avoir cette propriété. Cette impossibilité pratique est en général contournée par la sauvegarde de toutes les étapes intermédiaires du processus, qui permet d'intervenir rapidement à partir d'un certain état du projet (mais demande des grandes capacités de stockage et induit un coût organisationnel important)
- La reproductibilité : C'est la capacité de la chaîne, ou des différentes parties de la chaîne à pouvoir reproduire une transformation rapidement, lorsque des modifications sont apportées aux ressources antérieures. Cette reproductibilité dépend souvent de la façon dont on stocke les étapes intermédiaires (c.f. réversibilité).
- Le parallélisme : C'est la capacité qu'offre la chaîne de conduire plusieurs opérations simultanément, ou de manière concurrentielle, pour gagner du temps, et qui recule le moment où les différents éléments seront assemblés. Une chaîne non parallélisable est une succession d'opérations qui doivent être effectuées dans un ordre précis, comme par exemple, la finition d'un mur pour laquelle je dois appliquer l'enduit, poncer l'enduit, appliquer la sous-couche, puis peindre le mur. Dans une telle chaîne, les délais de chaque opération s'accumulent, et la réactivité peut difficilement être optimisée.
L'industrialisation de la production documentaire fait apparaitre un nouveau paramètre d'une chaîne de production graphique, directement induite par ce caractère "industriel".
- La maintenabilité : C'est la capacité d'une chaîne graphique à admettre une modification de donnée ou de mise en page, entrainant le moins de travail possible dans la chaîne entière. Plus une chaîne est maintenable, plus il sera facile et économique d'y maintenir de l'information. La diffusion numérique par le Web a très fortement augmenté cette maintenabilité, en éliminant le support final papier, que l'on ne peut remettre en question une fois imprimé.
La chaîne graphique papier
En imprimerie, les chaînes graphiques sont majoritairement orientées pour produire une grande définition et une bonne linéarité (autant que les fonctions de conversion des espaces colorimétriques entre l'optique physique et la chimie des encres le permet) au prix de la réactivité et la reproductibilité (réversibilité et parallélisme sont des paramètres de "gestion" de la chaîne graphique, qui induisent une productivité de cette chaîne, et s'inscrit plus dans les "méthodes" que dans la structure de la chaîne elle-même).
A moins d'une automatisation complète de la fin de la chaîne (partie production jaune), ce qui coûte très cher est n'est accessible qu'aux très grosses entreprises, la chaîne graphique papier classique est très peu maintenable ni réactive. Une modification d'information, pour peu qu'elle dépasse juste du cadre de la correction de "coquille" ou la mise à jour ponctuelle, demandera souvent une réactivation de la totalité de la chaîne.
La cyber-chaîne Web
La cyber-chaîne Web est différente, en ce sens que la partie "impression" est systématisée dans l'action d'un serveur Web et d'un navigateur, et que la partie production peut être largement automatisée. Avec des technologies dynamiques, la partie montage peut également subir de fortes automatisations, et lbérer des énergies pour la maintenance et la mise à jour de l'information.
Cependant, la chaîne de production Web doit ajouter une composante inexistante (du moins dans l'usage courant) dans la chaîne papier : l'interactivité. Cette nouvelle composante de l'information complexifie les rapports entre texte et image, et produit de nouvelles contraintes dans la chaîne de production graphique.
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